Mesure du CO2 : pourquoi s'y intéresser ?
En contexte Covid-19, la qualité de l'aération en intérieur est essentielle. En effet, le Sars-Cov-2 peut se transmettre par des aérosols, qui sont des micro-gouttelettes émises lors de la respiration et lorsque l'on parle. Ces aérosols se maintiennent longtemps dans l’air et peuvent se propager sur des distances supérieures à 2m. Une méthode simple et efficace pour réduire la contamination aérosol consiste à aérer efficacement. L’aération est ainsi une mesure de prévention recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé et le gouvernement français.
Le dioxyde de carbone (CO2) est produit par la respiration humaine et la quantité de CO2 dans l’air indique la qualité de l’aération : une concentration élevée de CO2 correspond à une aération insuffisante. Plus le taux de CO2 est élevé, plus l'éventuelle charge virale produite par ses occupants est importante.
Mesurer la concentration de CO2 est donc un moyen pour mieux aérer les locaux en indiquant quand l'aération est nécessaire. C'est une mesure standard, utilisée actuellement dans certaines constructions modernes pour contrôler le fonctionnement des ventilations mécaniques (VMC). Une mesure, basée sur une réaction chimique, a été utilisée dès le 19ème siècle pour lutter contre les épidémies respiratoires dans les habitats insalubres. La concentration en CO2 de l'air extérieur est d'environ 0,04%, usuellement noté 400 ppm (partie par millions). Le lien entre la qualité de l'air d'une pièce et la concentration en CO2 est donnée par les valeurs caractéristiques suivantes :
- < 800 ppm : correspond à une qualité d'air excellente selon la norme NF EN 13779 et c'est une recommandation du Haut Conseil de la Santé publique. Cela constitue donc une valeur "cible" à atteindre.
- entre 800 et 1000 ppm : correspond à une qualité d'air moyenne selon la norme NF EN 13779
- entre 1000 et 1500 ppm : correspond à une qualité d'air modérée selon la norme NF EN 13779. Cela correspond à des valeurs trop élevées en contexte Covid-19.
- > 1500 ppm : correspond à une qualité d'air basse selon la norme NF EN 13779. Cela correspond à des valeurs beaucoup trop élevées en contexte Covid-19.
Dans un lieu confiné, il n'est pas rare de dépasser le premier seuil au bout de quelques minutes. C'est le cas dans certaines salles de réunions ou salles de classes mal ventilées.
Attention, il existe des situations spécifiques pour lesquelles les seuils donnés ci-dessus ne sont pas pertinents :
- Ces seuils ne sont pas pertinents dans les salles dans lesquels un recyclage partiel de l'air est assuré par un dispositif de filtration de type HEPA. Cette solution de purification de l'air en milieu clos par filtration doit faire l'objet d'une étude spécifique
- Ces seuils sont donnés pour un taux en "plein air" d'environ 400 à 420 ppm qui sert de référence. Ce taux peut monter dans les grandes métropoles jusqu'à 500 ppm voire 600 ppm lors des pics de pollution. Ces valeurs élevées sont usuellement mesurées le matin. Il convient alors d'ajuster les seuils à surveiller à l'augmentation constatée du taux "plein air". Par exemple, si le taux de CO2 mesuré en plein air est de 500 ppm, il faut ajouter 100 ppm à tous les seuils proposés ci-dessus.
Hors contexte covid-19, la mesure du CO2 et la vérification de la qualité de l'air reste importante. Une bonne aération diminue les risques de maladie respiratoire. D'autre part, une concentration en CO2 supérieure à 1 000 ppm entraîne une diminution (réversible) des facultés cognitives.